1. |
Le serpent qui danse
03:00
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Que j’aime voir, chère indolente
De ton corps si beau
Comme une étoile vacillante
Miroiter la peau !
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns
Comme un navire qui s’éveille
Au vent du matin
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain
Tes yeux, où rien ne se révèle
De doux ni d’amer
Sont deux bijoux froids où se mêle
L’or avec le fer
À te voir marcher en cadence
Belle d’abandon
On dirait un serpent qui danse
Au bout d’un bâton
Sous le fardeau de ta paresse
Ta tête d’enfant
Se balance avec la mollesse
D’un jeune éléphant
Et ton corps se penche et s’allonge
Comme un fin vaisseau
Qui roule bord sur bord et plonge
Ses vergues dans l’eau
Comme un flot grossi par la fonte
Des glaciers grondants
Quand l’eau de ta bouche remonte
Au bord de tes dents
Je crois boire un vin de Bohème
Amer et vainqueur
Un ciel liquide qui parsème
D’étoiles mon cœur !
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2. |
La danse du conquistador
02:27
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Je caresse le souvenir de ton corps qui danse
Porté par le flot du désir, comme pris par la transe
Ta chevelure noir fusain trace les sillages
Qui ornent les traits du dessin de ton beau visage
Je suis la fusée de la nuit en acier ardent
Celle qu’on aperçoit et qui fuit dans le firmament
Ta peau douce couleur de l’or devient tourmaline
Tu seras mon conquistador saoul d’adrénaline
Tu restes debout comme un phare nu et glorieux
Et tu dévores de ton regard mon sexe joyeux
Résisterons-nous aux tumultes du temps qui chantonne
La prière des catapultes que l’amour espionne
Sous ta peau, chacun de tes muscles appelle mes mains
Et dans une envolée je brusque ton calme bassin
Je cherche à l’entrée de ta bouche l’hypocras des dieux
Et je bois comme l’oiseau-mouche ton nectar crémeux
Je sais que dans un autre monde, nous étions amants
Pour nous, les étoiles fécondes meurent dans l’océan
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3. |
L’hymne au printemps
02:31
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Les blés sont mûrs et la terre est mouillée
Les grands labours dorment sous la gelée
L’oiseau si beau, hier, s’est envolé
La porte est close sur le jardin fané
Comme un vieux râteau oublié
Sous la neige je vais hiverner
Photos d’enfants qui courent dans les champs
Seront mes seules joies pour passer le temps
Mes cabanes d’oiseaux sont vidées
Le vent pleure dans ma cheminée
Mais dans mon cœur je vais composer
L’hymne au printemps pour celle qui m’a quitté
Quand mon amie viendra par la rivière
Au mois de mai, après le dur hiver
Je sortirai, bras nus, dans la lumière
Et lui dirai le salut de la terre
Vois, les fleurs ont recommencé
Dans l’étable crient les nouveaux-nés
Viens voir la vieille barrière rouillée
Endimanchée de toiles d’araignée
Les bourgeons sortent de la mort
Papillons ont des manteaux d’or
Près du ruisseau sont alignées les fées
Et les crapauds chantent la liberté
Et les crapauds chantent la liberté
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4. |
L’hymne à l’automne
02:55
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Dernier jour d’octobre, sans faire de bruit, tu es parti
On ne s’est pas dit au revoir
Ce soir je pense très fort à toi
Comme tu vois, je ne t’oublie pas
Je reste convaincu que même ceux qui ne sont plus
Peuvent très bien nous entendre
Par-delà les frontières, bien au-delà des cendres
Et pour toi je chante un hymne à l’automne
Novembre frissonne déjà, l’hiver est presque là
Et ta voix résonne tout autour de moi
Ami, oui, tu me manqueras
Déjà il se fait tard et je sens le cafard qui se marie aux doutes
As-tu aimé ta vie ?
J’ose croire que oui
Toutes les mélodies que tu nous as laissées raconteront ton histoire
Elles resteront vivantes, prolongeront ta vie
Et pour toi je chante un hymne à l’automne
Novembre frissonne déjà, l’hiver est presque là
Et ta voix résonne tout autour de moi
Ami, oui, tu me manqueras
Les arbres dégarnis de leurs feuilles jaunies ont l’air de pleurer ton absence
J’attendrai le printemps, que la vie recommence
Je sais que les départs arrivent tôt ou tard, qu’importe les croyances
Je repense aux récits de tes aventures, de tes romances
Et pour toi je chante un hymne à l’automne
Novembre frissonne déjà, l’hiver est presque là
Et ta voix résonne tout autour de moi
Ami, oui, tu me manqueras
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5. |
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Sag mir wo die Blumen sind
Wo sind sie geblieben?
Sag mir wo die Blumen sind
Was ist geschehn?
Sag mir wo die Blumen sind?
Mädchen pflückten sie geschwind
Wann wird man je verstehn?
Wann wird man je verstehn?
Sag mir wo die Mädchen sind
Wo sind sie geblieben?
Sag mir wo die Mädchen sind
Was ist geschehn?
Sag mir wo die Mädchen sind?
Männer nahmen sie geschwind
Wann wird man je verstehn?
Wann wird man je verstehn?
Sag mir wo die Männer sind
Wo sind sie geblieben?
Sag mir wo die Männer sind
Was ist geschehn?
Sag mir wo die Männer sind?
Zogen fort, der Krieg beginnt
Wann wird man je verstehn?
Wann wird man je verstehn?
Sag wo die Soldaten sind
Wo sind sie geblieben?
Sag wo die Soldaten sind
Was ist geschehn?
Sag wo die Soldaten sind?
Über Gräbern weht der Wind
Wann wird man je verstehn?
Wann wird man je verstehn?
Sag mir wo die Gräber sind
Wo sind sie geblieben?
Sag mir wo die Gräber sind
Was ist geschehen?
Sag mir wo die Gräber sind?
Blumen blühn im Sommerwind
Wann wird man je verstehn?
Wann wird man je verstehn?
Sag mir wo die Blumen sind
Wo sind sie geblieben?
Sag mir wo die Blumen sind
Was ist geschehn?
Sag mir wo die Blumen sind?
Mädchen pflückten sie geschwind
Wann, wird man je verstehn?
Wann wird man je, verstehn?
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6. |
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Toutes les fleurs qui poussent reviennent comme les saisons
Même si on les coupe, elles refleuriront
Quand par amour on donne leurs cadavres jolis
Toujours elles nous pardonnent de leur enlever la vie
Leurs parfums angéliques de tout temps nous séduisent
Illusions alchimiques qui jamais ne s’épuisent
Elles pleurent souvent les choix que nous faisons
Et rêvent que l’on soit un jour un peu moins cons
Peut-être qu’elles sont là simplement pour rappeler
Le décevant constat de notre humanité
Un jour elles sont belles, mais sitôt contrariées
Elles battent de l’aile, abdiquent sans batailler
Ne sommes-nous pas les fleurs d’une autre dimension
Fleurissant quelques heures le temps d’une chanson
Accumulant amours, guerres et trahisons
Pour oublier le jour où tous nous fanerons
Je n’offre pas de fleurs aux gens que j’aime bien
Elles me font trop peur, me rappellent la fin
Je préfère des yeux les voir sans les toucher
Laisser les vents joyeux abîmer leur beauté
Le jour où sur la terre elles auront disparu
Je sais, du moins j’espère, que nous n’y serons plus
Que régnera en maître un silence grandiose
Et qu’enfin pourront naître sans désordre les choses
Le jour où sur la terre elles auront disparu
Je sais, du moins j’espère, que nous n’y serons plus
Que régnera en maître un silence grandiose
Et qu’enfin pourront naître sans désordre les choses
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7. |
L'hiver
02:44
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Ah ! que les temps s’abrègent
Viennent les vents et les neiges
Vienne l’hiver en manteau de froid
Vienne l’envers des étés du roi
Même le roi n’aura point oreille
À maison vieille où déjà ta voix
File un air de chanson d’amour
Au rouet des jours
Qui tourne à l’envers
Dans le feu tout le bois passé
Qui s’est entassé
Au temps de nous deux
Au jardin des vieux livres
Fleur de gel et de givre
Et par les nuits de haute rafale
À la maison comme à ton traîneau
J’attellerai comme une cavale
La poudrerie et très haut
Par-dessus les lacs, les bois, les mers, les champs, les villes,
Plus haut que les plus hauts jeux du soleil qui dort immobile
Nous irons par les chemins secrets de l’univers
Pour y vivre le pays qui nous appelle à ciel ouvert
Hors du temps, au gré de l’espace
Fiers de nos corps plus beaux
Éternels comme froids et glaces
Seuls comme des oiseaux
Vienne la blanche semaine
Ah ! que les temps ramènent
L’hiver !
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8. |
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Aujourd’hui la neige revient
Les froids du Nord, les vents malins
Après quelques mois de répit
Un nouveau royaume prend vie
Une saison sans ta présence
C’est fou combien pèse l’absence
Une saison avec en plein cœur
Un bouquet de tristes douleurs
Tu sais, je suis comme un enfant,
Abîmé par le poids du temps
J’évite manèges et feux de joie
Oui, j’avoue, j’ai perdu la foi
Encerclé par d’immenses arbres
Mon cœur est maintenant fait de marbre
Et chaque nouvelle saison
Me laisse un goût de trahison
La mémoire est un spasme étrange
Une pulsion mouvante qui change
Abîmée par le mouvement
Des jours, des mois, au fil des ans
On se convainc de ceux qu’on aime
Entre doux souvenirs et haines
On se répare tant bien que mal
On ferme les yeux et on avale
Je quittais pour les Amériques
Et tu étais ma république
Avec toi sur ma caravelle
Jusqu’à ce que mon courage chancelle
Je portais fièrement mon drapeau
Comme une nation sur mon dos
Je ne voulais qu’être avec toi
D’Argentine au Venezuela
Mais le destin m’a rattrapé
Je me suis trouvé propulsé
Trop tôt, trop vite, trop au nord
Mauvaise adresse, mauvais port
Je croyais maîtriser la chance
Je suis seul en Nouvelle-France
Je voulais l’été, vient l’hiver
À cela, je ne peux rien y faire
Toi mon amour, toi ma jeunesse
Je pense à toutes nos caresses
À ton corps noyé de beauté
À cette peau belle à croquer
Tu es l’été et moi l’hiver
Il faut courir vers ta lumière
Les belles années passent vite
C’est pourquoi il faut qu’on se quitte
Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime
Je t’aime, je t’aime, je t’aime, je t’aime
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9. |
Non je n’ai rien oublié
06:26
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Je n’aurais jamais cru qu’on se rencontrerait
Le hasard est curieux, il provoque les choses
Et le destin pressé, un instant prend la pause
Non je n’ai rien oublié
Je souris malgré moi, rien qu’à te regarder
Si les mois, les années marquent souvent les êtres
Toi, tu n’as pas changé, la coiffure peut-être
Non je n’ai rien oublié
Rien oublié
Marié, moi, allons donc, je n’en ai nulle envie
J’aime ma liberté, et puis, de toi à moi
Je n’ai pas rencontré la femme de ma vie
Mais allons prendre un verre, et parle-moi de toi
Que fais-tu de tes jours ? Es-tu riche et comblée ?
Tu vis seule à Paris, mais alors ce mariage ?
Entre nous, tes parents ont dû crever de rage
Non je n’ai rien oublié
Qui m’aurait dit qu’un jour, sans l’avoir provoqué
Le destin tout à coup, nous mettrait face à face ?
Je croyais que tout meurt, avec le temps qui passe
Non je n’ai rien oublié
Je ne sais trop que dire, ni par où commencer
Les souvenirs foisonnent, envahissent ma tête
Et mon passé revient du fond de sa défaite
Non je n’ai rien oublié
Rien oublié
À l’âge où je portais que mon cœur pour toute arme
Ton père ayant pour toi bien d’autres ambitions
A brisé notre amour et fait jaillir nos larmes
Pour un mari choisi sur sa situation
J’ai voulu te revoir, mais tu étais cloîtrée
Je t’ai écrit cent fois, mais toujours sans réponse
Cela m’a pris longtemps, avant que je renonce
Non je n’ai rien oublié
L’heure court et déjà le café va fermer
Viens, oui viens, je te raccompagne à travers les rues mortes
Comme au temps des baisers qu’on volait sous ta porte
Non, non je n’ai rien oublié
Chaque saison était notre saison d’aimer
Et nous ne redoutions ni l’hiver ni l’automne
C’est toujours le printemps quand nos vingt ans résonnent
Non, non je n’ai rien oublié
Rien oublié
Cela m’a fait du bien de sentir ta présence
Je me sens différent, comme un peu plus léger
On a souvent besoin d’un bain d’adolescence
C’est doux de revenir aux sources du passé
Je voudrais, si tu veux, sans vouloir te forcer
Te revoir à nouveau, enfin, si c’est possible
Si tu en as envie, si tu es disponible
Si tu n’as rien oublié
Comme moi qui n’ai rien oublié
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10. |
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Dix ans qu’on ne s’est pas revus
Dix ans déjà, qui aurait cru
Le même café, la même rue qu’autrefois
Est-ce une bonne idée, je ne sais pas
C’était tellement bien, toi et moi
Les histoires comme la nôtre ne s’oublient pas
Me voilà assis seul à la table du café
Où un jour nos vies, sans prévenir, se sont emmêlées
J’esquive un sourire pensant à ce qu’on a été
Et les souvenirs reviennent soudain par milliers
Les amours restent en nous gravées
Même si on tente d’oublier
Oui, c’est vrai que tu m’as manqué
Mais il faut savoir accepter
Au loin je crois t’apercevoir qui marche sur le trottoir
C’est fou, j’avais presque perdu espoir
La même dégaine, le même sourire, quelques rides pour t’embellir
Il est maintenant trop tard pour s’enfuir
Nous voilà debout devant la table du café
J’embrasse ta joue, même ton parfum n’a pas changé
Je pousse un soupir, tout semble beaucoup trop léger
Et les souvenirs reviennent soudain par milliers
Les amours restent en nous gravées
Même si on tente d’oublier
Oui, c’est vrai que tu m’as manqué
Mais un jour on cesse d’espérer
J’avoue que le son de ta voix résonne encore en moi
Que je cherche souvent tes bras les soirs où il fait froid
Tu es encore plus beau qu’avant, c’en est presque troublant
Nos phrases s’enchaînent en culbutant maladroitement
Nous voilà assis face à face, un peu étonnés
À demi transis, comme si rien ne s’était passé
Je ne sais pas mentir, mon cœur peine à se maîtriser
Et les souvenirs reviennent soudain par milliers
Les amours restent en nous gravées
Même si on tente d’oublier
Oui, c’est vrai que tu m’as manqué
À quoi sert maintenant de nier ?
Dix ans qu’on ne s’est pas revus
Dix ans déjà, qui aurait cru
Le même café, la même rue qu’autrefois
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11. |
Gnossienne no 1
04:25
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12. |
L’heure mauve 22
02:18
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13. |
Youkali
05:20
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C’est presque au bout du monde
Ma barque vagabonde
Errant au gré de l’onde
M’y conduisit un jour
L’île est toute petite
Mais la fée qui l’habite
Gentiment nous invite
À en faire le tour
Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Youkali, c’est la terre où l’on quitte tous les soucis
C’est, dans notre nuit, comme une éclaircie
L’étoile qu’on suit, c’est Youkali
Youkali, c’est le respect de tous les vœux échangés
Youkali, c’est le pays des beaux amours partagés
C’est l’espérance qui est au cœur de tous les humains
La délivrance que nous attendons tous pour demain
Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali
Et la vie nous entraîne
Lassante, quotidienne
Mais la pauvre âme humaine
Cherchant partout l’oubli
A, pour quitter la terre
Su trouver le mystère
Où nos rêves se terrent
En quelque Youkali
Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Youkali, c’est la terre où l’on quitte tous les soucis
C’est, dans notre nuit, comme une éclaircie
L’étoile qu’on suit, c’est Youkali
Youkali, c’est le respect de tous les vœux échangés
Youkali, c’est le pays des beaux amours partagés
C’est l’espérance qui est au cœur de tous les humains
La délivrance que nous attendons tous pour demain
Youkali, c’est le pays de nos désirs
Youkali, c’est le bonheur, c’est le plaisir
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali
Mais c’est un rêve, une folie
Il n’y a pas de Youkali
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14. |
Pépiphonie
04:27
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L’entends-tu ? Elle est là
C’est la Pépiphonie
La reine mélancolie
Impératrice de la nuit
L’insomnie qui nous tient
Quelques regrets lointains
Maîtresse d’une guerre sans fin
Entre joie et chagrin
Je l’entends, je l’entends
Cette douce musique
Qui résonne comme un hymne dans la nuit
Pépiphonie, Pépiphonie
Pépiphonie, Pépiphonie
L’entends-tu ? Elle est là
C’est la Pépiphonie
Quand la peine prend vie, c’est là qu’elle nous sourit
Elle arrive doucement par jour de mauvais temps
Elle réveille les orages, les tempêtes, les volcans
Je l’entends, je l’entends
Cette étrange musique
Comme le vent qui souffle dans la nuit
Pépiphonie, Pépiphonie
Pépiphonie, Pépiphonie
L’entends-tu ? Elle est là
C’est la Pépiphonie
Un mirage, une envie
Quelques rêves meurtris
Elle nous quitte au matin
Et reprend son chemin
Quand le soleil s’éteint
La voilà qui revient
Je l’entends, je l’entends
Cette triste musique
Comme des pleurs qui résonnent dans la nuit
Pépiphonie, Pépiphonie
Pépiphonie, Pépiphonie
Pépiphonie, Pépiphonie
Pépiphonie, Pépiphonie
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